“Why do you think of violence of the world ? Why don’t you think of the violence in you ?”
B. K. S. Iyengar, The Tree of Yoga
Véganisme et violence sont antinomiques et pourtant, en pratique, ils vont de pair.
Adopter le véganisme pour un monde moins violent
Inutile de s’en cacher, la violence imposée aux animaux dans notre société est ignoble. Non seulement dans le simple fait de les tuer pour notre plaisir gustatif, vestimentaire ou cosmétique, mais dans la façon de les exploiter pré-mortem, dans une industrie où la souffrance est le prix de l’efficacité. Je ne développerai pas sur le coût humain, environnemental et santé que cela représente, car ce n’est pas le sujet.
Adopter un mode de vie vegan semble la meilleure chose à faire pour un monde moins violent.
Alors, pourquoi parler de véganisme et violence ?
Agressivité envers les non-vegan
En colère contre une société qui, visiblement, méprise la souffrance pour ne se soucier que de son confort, certains véganes n’ont d’autre ressource que de réagir avec agressivité vis-à-vis de ceux qui n’ont pas fait ce choix de vie.
Un groupe facebook vegan a pour photo de couverture des images d’animaux armés de fusils, haches etc. La vengance des animaux sur les êtres humains, une solution pour un monde moins violent, vraiment ?
Le patron d’un restaurant vegan fait le choix de ne laisser entrer personne portant vraie ou fausse fourrure et réagit avec énervement quand certains n’ont pas vu le panneau à l’entrée. Est-ce vraiment la meilleure façon de contribuer à un monde plus paisible ?
Thèse : La non-violence doit s’exprimer non seulement dans notre alimentation, mais dans la façon de traiter les autres êtres humains.
Agressivité envers les véganes
À l’inverse, je recense beaucoup d’agressivité envers les véganes. En présence d’une personne végane, certains sont perturbés dans leurs habitudes : Comment réagir ? Peut-on l’inviter à manger ? Est-ce qu’elle pense que je suis une personne dépourvue de sens éthique ?
La remise en question peut être douloureuse, et, plutôt que de se confronter à ce sentiment, il est plus facile de dénigrer, de se moquer.
Haha, je suis méchant, je mange de la viande ! C’est dans mon caractère d’être rebelle, de ne pas prendre en compte les valeurs éthiques, donc je suis cool.
La peur d’être jugé par d’autres se traduit parfois pas une contre-attaque préventive, histoire de se protéger.
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Amour et tolérance, la vraie solution pour un monde moins violent
Heureusement, la plupart des gens que j’ai rencontrés m’ont traitée avec un immense respect, que ce soit par rapport au fait que je ne sois pas vegan, que dans mon envie de m’en rapprocher. Dans le groupe Vegan Tours Berlin, jamais personne n’a fait une remarque sur le fait que je portais un sac et des chaussures en cuir ni critiqué mon addiction aux bons fromages français. Au contraire, il semble que l’on soit accepté tel que l’on est, qui que l’on soit. Non pas dans l’unique but de promouvoir le mode de vie vegan, mais parce que les valeurs selon lesquelles ces gens vivent reposent sur le respect, la générosité etc.
Nous ne pouvons pas reprocher à qui que ce soit de ne pas avoir atteint un certain niveau de prise de conscience. Nous pouvons seulement guider l’autre, avec respect et indulgence. Avant d’avoir été véganes, la plupart ne l’étaient pas. Bien sûr, tout le monde sait que les animaux sont tués et exploités. Mais vraiment le comprendre requiert autre chose. Avant ça, il est plus facile de fermer les yeux. Ce n’est pas de la méchanceté, mais une forme d’ignorance. Or, on ne combat pas l’ignorance avec des gifles.
L’équation vertueuse :
Je mange vegan pour la santé/ le plaisir et j’adore ça → je m’informe sur le sujet parce que ça m’intéresse → je commence à prendre conscience des implications éthiques → je n’ai plus envie de vivre de façon non-éthique → éblouis par mon rayonnement intérieur et l’aspect de ma peau, d’autres sont inspirés à faire de même
De cette façon, pas de violence imposée à soi-même (« je suis un être mauvais car je ne vis pas de telle façon »), ni aux autres (« si vous ne vivez pas de telle façon, c’est que vous êtes des êtres mauvais »), tout en étant dans une démarche qui aide à réduire la violence envers les animaux.
La mode du véganisme pourrait ainsi être la meilleure chose qui soit arrivée à ce mouvement. Elle aborde le sujet d’un ton plus ludique qu’accusateur.
On commence parce que c’est cool ; on y reste, parce que c’est juste.
“Religious life is not to withdraw from everyday world. On the contrary, we have to harmonise our lives. The circumstances of life are there for our evolution, not our destruction. The environment will often seem to oppose an individual’s life. But can I not live as a virtuous man even if others spend their time in the houses of prostitutes? Or suppose ten people are my friends. When they invite me for a drink, if I say, “No, I am not interested”, they will laugh at me. So I say, “I will come. Give me fruit juice, and you take the alcohol.” What does it matter? That means I can understand them. I am with them and not with them. I am within and I am without. That is known as balance. If we can live like that, it is religion.”
B. K. S. Iyengar, The Tree of Yoga
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