Assez, c’est assez ! Les yeux qui brûlent, la tête qui tourne, le temps qui coule comme du sable entre nos doigts. Et pourtant, internet et ses mille promesses nous attire dans ses profondeurs telle une marée noire gluante. Un désir d’y replonger nous saisit à la gorge : « Va, viens dans mes bras ! », chantent des sirènes aux seins fermes et à la queue luisante.
Que cherche-t-on dans ce monde parallèle ? La promesse d’échapper à l’ennui. Une autre vie, si facilement accessible, qui n’en finit pas de nous étonner, de nous captiver surtout. Oublier pour quelques heures l’existence que l’on ne vit pas pleinement. La béquille est devenue si indispensable qu’on croirait s’écrouler sans, et en réalité, c’est elle qui nous empêche de gambader.
Que faire lorsqu’on ne s’échappe pas ? Que faisait-on avant, que feraient les icônes du cinéma muet si ce n’est un marathon de séries ou poster sur Twitter ?
De nombreuses options s’offrent à nous :
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cuisiner, comme une mamma italienne (ou comme Mimi Thorisson),
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peindre, comme Jessa Johansson
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prendre des cours de chant, de danse, de théâtre, comme Marilyn Monroe,
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prendre des bains de lait, comme Cléopâtre
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monter à cheval, comme Coco Chanel
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faire des randonnées de plusieurs heures, après avoir empoché des brioches et des bananes, comme Simone de Beauvoir,
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nager, comme les sirènes
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les boutiques, comme Zelda Fitzgerald
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lire au lit, comme Françoise Sagan
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danser le cha cha cha, comme Brigitte Bardot
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jouer aux cartes en dégustant des pâtisseries, comme Marie-Antoinette
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rouler en voiture en écoutant du Be bop, comme Jack Kerouac
Pour réduire internet et parer sa vie d’élégance :
Les substituts :
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revendre son petit écran. À la place, s’enfoncer dans un fauteuil de cinéma, voir un film ancien, de jour. Sans pop-corn. (à la filmothèque du quartier latin, par exemple). Mieux, redécouvrir le théâtre.
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au lieu de lire des blogs, passer aux romans, découvrir une encyclopédie, apprendre des mots farfelus dans un dictionnaire
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au lieu de lire la presse en ligne, feuilleter un magazine de papier glacé, et déplier un immense journal imprimé le matin au café du coin
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au lieu d’écrire des emails aux amis, envoyer des lettres, des cartes, même si ce n’est que pour prendre rendez-vous
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au lieu d’un smartphone, un ancien téléphone à cadran doré
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au lieu de jouer à candy crush dans le métro, prendre le vélo au grand air
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